Par 7sur7
La déclaration du caucus des députés nationaux de Kinshasa de ce mercredi 11 août 2021 sur la mauvaise gouvernance de la capitale de la République démocratique du Congo, commence, loin de faire l’unanimité, à susciter déjà des réactions.
Ne partageant pas le même jugement que ces élus du peuple conduits par Jean-Marc Kabund, un membre du gouvernement provincial a préféré s’est confié à 7SUR7.CD sous anonymat sur la “prétendue” mauvaise gouvernance de Kinshasa.
D’entrée de jeu, ce membre de l’exécutif provincial rappelle que 70% du budget de la ville provient du gouvernement central. Pour lui, les députés au lieu de verser dans le populisme, feraient œuvre utile de demander au gouvernement de ne pas asphyxier les provinces.
“Or, celui-ci ne donne pas les rétrocessions. Avec quels moyens le caucus des députés de Kinshasa veut que l’exécutif provincial répondent à tous les défis ?”, s’est-il interrogé.
Dans la foulée, notre source évoque le fait que la présidence de la République met 2 millions $ chaque mois pour l’assainissement de la capitale, un geste dans la bonne direction mais pas suffisant-, alors que la ville de Brazzaville plus petite et moins populeuse que Kinshasa, a un budget mensuel de 6.5 millions $.
En outre, ce membre du gouvernement Ngobila soutient que pour assainir Kinshasa, il faut 270.000$ par jour.
“Malgré les faibles moyens, il n’y a plus des montagnes d’immondices dans la ville. On a commencé des chantiers importants. D’autres chantiers, on a préféré commencer par la construction des caniveaux. Nous avons éclairé plusieurs avenues”, a-t-il indiqué.
Poursuivant sa réplique, ce ministre provincial estime que les députés nationaux, membres du caucus des élus de Kinshasa, ont brillé par l’ignorance en matière de gestion de l’Etat.
“À ce jour, la ville évacue régulièrement les déchets et les routes de Kinshasa mieux éclairées qu’avant. La vérité dans cette affaire c’est que depuis que le chef de l’Etat a promis 2.000.000$ pour l’assainissement de Kinshasa, toutes les autorités nationales veulent gérer cet argent pour s’enrichir. Les politiciens achètent les diplômes dans les universités sans la moindre dénonciation de ces élus nationaux. Ils sont invisibles sur les rues de Kinshasa et ne partagent rien avec la population”, a-t-il déploré.
Pour lui, c’est pour couvrir leur égoïsme envers la population et cacher leur incompétence que ces élus nationaux ont fait cette déclaration.
“Ils ont les émoluments visibles et invisibles, et plusieurs avantages. Qu’ils fassent des actions comme le font les députés provinciaux. Ils ont le pouvoir national. Qu’ils mettent fin à la misère qui grimpe au jour le jour au lieu de parler de ce qu’ils ne comprennent pas”, a-t-il fait savoir.
S’agissant des immondices qui auraient élu domicile sur les rues de Kinshasa, particulièrement sur le boulevard à partir de l’aéroport international de N’djili, ce membre du gouvernement provincial persiste et signe que ce n’est pas vrai.
“Ces députés nationaux mentent que de l’aéroport au centre ville il y a des immondices sur toutes les artères. Faux et archifaux. Du pont Matete au centre ville en passant par Limete, les efforts soutenus sont perceptibles et visibles. Ce problème d’insalubrité se pose certes à Tshangu, du fait de la complicité de la police, qui du reste relève du gouvernement central c’est-à-dire de ces élus”, conclut-il.
Pour rappel, les élus nationaux de Kinshasa ont, dans leur déclaration, déploré les embouteillages qui s’observent dans la capitale, l’insalubrité, les constructions mais aussi le banditisme urbain appelé phénomène kuluna.
Cependant, le caucus des députés nationaux de Kinshasa, qui a affirmé haut et fort que la capitale congolaise n’est pas gouvernée, a précisé à ce sujet, que les responsabilités sont partagées, c’est-à-dire au niveau national et provincial.