La rumba congolaise est un genre musical du Congo – Kinshasa, issu de la rumba cubaine des années 1930 ayant une grande postérité en RDC.
Les décennies qui suivent l’indépendance du pays, à partir de 1960, sont l’âge d’or de la rumba congolaise. On peut citer parmi ses représentants la formation TP OK Jazz, des musiciens tels que Franco, Tabu Ley Rochereau, Papa Noël, Sam Mangwana, Paul Kamba, Wendo Kolosoy et Michelino Mavatiku Visi. La création du groupe Zaïko Langa Langa en 1969 oriente le propos ailleurs avec le cavacha, un sebène rythmé joué à la guitare et à la batterie, inspirée d’un train en mouvement. Parmi les membres de ce groupe, on compte Félix Manuaku Waku, Papa Wemba, N’Yoka Longo, Evoloko, Moleka et Mary-Joe pour ne citer qu’eux.
La transplantation au Congo de la rumba cubaine s’effectue à la fin des années 1930, par un curieux aller-retour de l’histoire entre les Caraïbes et l’Afrique. Elle s’explique par le passage des cargos transatlantiques dans les ports de l’Afrique de l’Ouest, et par les échanges entre kroumen et marins cubains qui leur apportent des 78 tours de firme EMI, et notamment les disques GV de ce catalogue EMI1. Cette musique pénètre dans les terres, en suivant le cours du fleuve Congo, jusque Léopoldville. Le terreau se révèle propice au Congo où, contrairement à l’ancien empire mandingue (Mali, Guinée, Sénégal…), la musique n’est pas réservée à la caste des griots.
Ces 78 tours « GV », sont près de 250 titres édités, constituent le point de départ la rumba congolaise. Ils sont importés par les épiciers grecs installés dans les quartiers « indigènes » des grandes cités congolaises, qui recourent au gramophone à manivelle. Constatant le succès de cette musique, certains de ces épiciers improvisent dans leur arrière-boutique un studio d’enregistrement. C’est ainsi que Nico Jeronimis fonde les éditions Ngoma, qui publient en 1948 le premier tube congolais, Marie-Louise, composé par un mécanicien de bateaux du fleuve Congo, Antoine Wendo Kolosoy. Rapidement, le lingala et d’autres langues syncopées de la région supplantent l’espagnol de la rumba cubaine et le français de la société bourgeoise congolaise. La rumba congolaise est née.
Les années phares de la rumba congolaise se situent entre les années 1940 et la fin des années 1950 (rumba traditionnelle), et entre le début des années 1960 et le début des années 1970 (rumba fortement imprégnée de l’identité culturelle congolaise). Luambo Makiadi modifie et donne une identité à la rumba proprement dite congolaise avec sa manière de jouer de la guitare. Elle perdure ensuite avec de grands noms, tels que Papa Wemba (Zonga Zonga), et Docteur Nico (tu m’as déçu Chouchou.).
La Rumba a engendré le soukous et le ndombolo, un style de musique née à Kinshasa dans les années 90 et populaire auprès des jeunes grâce à son rythme très saccadé associant des instruments musicaux modernes importés de l’Occident, et le Ngwasuma caractérisé par une ambiance totale associant des instruments aux cris d’un atalaku. Yonda Sister – Mbuta Mutu. Les orchestres comme Zaïko Langa Langa, Empire Bakuba, Viva la Musica, Quartier Latin,Wenge Musica et Big Stars, incarnent la nouvelle phase de cette musique dont les artistes naissent comme des champignons. Les plus connus sont Papa Wemba (le roi de la Rumba), Koffi Olomidé (le roi du tchatcho), Général Defao, Felix Wazekwa, Werrason (Noël Ngiama), JB Mpiana, Fally Ipupa, Ferré Gola, Héritier Watanabe et Fabregas.
Le tchatcho, autrement dit la rumba de Koffi Olomidé, est le style de rumba adopté par une grande partie des artistes congolais à partir des années 1990.
Ainsi, la Rumba Congolaise s’est propagé à travers le monde et les cultures, de Kinshasa à Nairobi ou du Caire à Québec, il n’est pas rare d’entendre dans le club, bars et buvettes ; fredonner ces mélodies dont le mélange poétique et frivole égaille les papilles des viveurs au bon sourire des vendeurs et propriétaires.
J’ai entendu plusieurs propriétaires de buvettes, venter leurs chiffres d’affaires en hausses à chaque fois qu’ils organisaient des soirées Rumba.
Cependant aujourd’hui, cette même Rumba est en perte de vitesse pour ne pas dire en voie de disparition, car en effet ces dernières années de plus en plus de musiciens Congolais se sont soient investis dans un style bien plus occidental pour certains et des featuring avec des jeunes stars de renommées et en quête d’une reconnaissance internationale.
Aujourd’hui, toutes les jeunes stars africaines du Cameroun à la Côte d’Ivoire comme du Nigeria au Zulu Land on s’inspirent beaucoup de la rumba par des cris, des rythmes et parfois des passages entiers provenant de la Rumba et sans moindre succès absorbant à petit feu ceux qui étaient censés être les vrais porteurs de cette identité Rumba, comme il en le cas avec Innocent Balume INOSB dont on a vu ses tubes propagés à travers le monde au bon bénéfice du musicien Diamond dont plusieurs mélomanes croient que ce dernier en est l’auteur et dépositaire.
La jeune élite musicienne congolaise devra se ressaisir et s’inspirer de ses pères à l’instar de Grand Kallé, Docteur Nico, Franco, Papa Wemba, Emeneya, Mwenda wa Bayeke pour ne citer que ceux-ci, qui ont su trouver l’équilibre entre la promotion de la Rumba Identité et le maintien au top de leurs ventes à travers le monde. La Rumba doit survivre car elle une identité culturelle que le Congo devrait se battre à promouvoir comme patrimoine au sein de l’UNESCO à l’instar des danses Igbo du Nigeria ou des Flutes Marocaines et pour se faire, une réelle prise de conscience dénuée de toute forme de fanatisme est de rigueur.
Sé/ Ngwaya Ngwaya