Constat général : Toutes les barrières sont érigées avec les tables de ventes des mamans des marchés, des chaises des tenanciers de cabines téléphoniques, des morceaux de bois, des bouts de tissus, des vieilles carcasses de voitures abandonnées, avec à peine une barrière barrière métallique dans certains coins… Les policiers y sont partout en tenues PNC entrain de contrôler les véhicules, ils sont donc bien sur terrain pour faire respecter la mesure…
Des barrières qu’on y trouve, celles qui se démarquent dans le vice, chacune d’elle a sa tarification de paiement (non officielle) pour laisser passer tous ceux qui y passent après 21h20.
PS : Faut dire quils sont tolérants et ne tiennent pas trop rigueur de 21h00. Merci vaillants soldats pour cette tolérance mangrokoto
18h00-19h27min : Matete-UPN
J’ai péché contre moi-même, j’ai commis une grave faute contre un de mes principes, celui de ne jamais prendre une moto sur les grandes artères de la ville. Pourtant, il le fallait au risque pour mieux vivre cette aventure afin d’être dans le temps. Je prends donc la moto de Matete au rond-point Ngaba. Je mets à peu près 12min. Pas trop d’embouteillages, sauf que la nuit tombe, et sur le tronçon by-pass, toute une file des gros et grands camions qui se dirigent vers le rond-point Ngaba. Du coup, ils créent quelques poches d’embrouilles routières.
J’arrive au rond-point, ça court dans tous les sens. Tout le monde veut attraper un transport et rentrer. Embouteillages de véhicules mêlé à l’embouteillage des piétons. Le vertige que j’ai eu, je vous raconte pas. Pour y circuler faut avoir trois attitudes : Prudence, fort et patient. Je descend de la moto, faut en trouver une autre. Du coup je coopère avec un conducteur à qui je demande de m’emmener jusqu’au trafic du campus, et donc de prendre la route de l’intendance et de passer par le campus. Chose faite. Le gars me facture 4000Fc, soit 2$, pas de choix. Kwenda vutuka…
Le trafic vit, il y a du monde. Une fois là, je prend un taxi qui va jusqu’a la commune de Mont-Ngafula. Et là, je prend une autre voiture qui me conduit jusqu’à l’UPN. Ça roule vite pour les voitures autant que ça l’est pour en marche speed pour les piétons. Chemin faisant je provoque la causette avec le chauffeur pour essayer de savoir ce qu’il en est avec lui en tant que chauffeur de transport en commun, au sujet du couvre feu.
Il me fait savoir que son patron tolérant, n’est plus exigeant sur le versement quotidien. Même si ce jour là il ramène une recette de 30$ 25$ ou 20$, ou ça passe. Aussi, de rajouter que cette mesure lui cause du tord car il est obligé de bosser plutôt, 6h30. Nous arrivâmes à UPN. Mais quel embouteillage ! ” Selembao ! Bandal ! Magasin 1500 Cc, oboyi olali na sous-ciat !
… Les chargeurs de véhicules se la pétent ! Les chauffeurs ? Mais de véritables rois. Chacun hausse le prix de la course à son aise car ils savent que les clients n’auront pas trop de choix.
Bon je saute sur une moto…
19h27-21h24 : UPN-PLACE VICTOIRE…
À UPN la moto roule vers delvaux. Sur cet axe, pas d’embouteillages. Trafic routier plutôt fluide. Je m’arrête un moment à Delvaux précisément à l’arrêt maternité. Ça vit. Boissons, musiques, tabac (viandes de chèvres), klaxons… Aucune alerte de fermeture. J’échange rapidement avec 5-6 personnes pour leur demander si ils n’ont pas peur du couvre-feu ! Réponse commune ! ” Ngai na fandi kaka pembeni !” En soit, j’ai compris qu’ils habitent pour la plupart le quartier, enfin, pas trop loin de sortes qu’à 21h00 ils n’aient pas à parcourir un long chemin pour rentrer.
Et hop, je remonte sur la moto ( PS : Le gars m’a fait payé 5000Fc (2.5$) de UPN à Bandal. À Lalou un petit embouteillage. Très vite, on prend la route ditesvers Okapi pour sortir sur celle dites de 80 jours pour ensuite déboucher sur la station Ma Campagne, pas de bouchons. Sur le pont Makele, vide. J’atteint enfin Bandal. 20h54min. J’érige mon quartier général pour quelques minutes. Bandal Tshibangu vit. Je vais échanger avec les mamans qui font faire les omelettes. Ma question : ” Maman 21h00 kala te heinnn!”. Une vendeuse me répond : ” Papa yo nde kolo lopangu ya RDC ? Yango ozo tala déjà po okanga porti ? ” Heeeee maman ! ” Ekasi ! Bon bref, on échange de manière très conviviale. Elles me font savoir qu’elles y restent parfois jusqu’à 22h30 sous la tolérance des agents de la police qui leur permette de vider leurs marchandises.
21h20 : Je reprends une moto; 5000Fc jusqu’à victoire tout seul. Ok, let’s go… Je rencontre la première barrière au niveau de Bakayawu toujours à Bandal, juste devant l’école Sévigné. Une barrière faite avec des tables en bois, des chaises plastiques cassées et quelques autres morceaux de bois. On y passe. On y va par la route de 24 novembre, puis PNMLS, ensuite Kimpwanza et victoire. Là je rencontre une autre barrière juste après du marché dit Éthiopie ( Je n’ai jamais su pourquoi on l’appelle Éthiopie ).
Ouffff ! Le plus dur. 21h35. Presque plus de véhicules. Beaucoup plus de motos. Il faut en prendre une. Matete ? Yo moko? Hein! Tia ngai kaka 5000Fc to beta chaud ! Ok. Nous voilà en route. Premier barrage, juste devant la maison communale de Kalamu. Obligé de dévier. À gauche. Hoppp ! On ressort vers le pont de Kalamu. On avance une autre barrière, mais les policiers se chamaillent avec le conducteur d’un véhicule. On profite pour passer rapidement. On prend l’avenue qui mène vers Yolo médical, calme jusqu’au niveau de la première station à gauche. Une autre échange plus tendu, plus vif cette fois.
On en profite pour dévier et passer derrière la station pour ressortir vers la mosquée. Nous voilà réparti. Kin Marché. Le motard prends la route qui mène vers la 10e rue. Sans problème. Limete circule jusqu’au niveau de la 16e rue. Barrage, petit et grand boulevard. Le Chauffeur semble très chevronné. Il prend son courage et passe par le petit boulevard en flattant les policiers. 500Fc na mbote ya roulage. Ok. On est passé. PS : Les barrières sont toujours les mêmes : Tables, chaises…
On fonce 21h55… On dévie sous-région. On emprunte la gauche. Nous voilà ressortir derrière l’Église ACK. On avance. Station Kwenge, barrage. Là, des jeunes sont arrêtés pour avoir été pris dehors après 21h00. Âpre discussion. Contraint d’emprunter des avenues internes. Mais quelle embrouille ! Pas de courant, il fait noir,on prend des routes que ni moi, ni le Chauffeur ne connaissions. On tourne pendant une vingtaine de minutes. Et hop, je parviens à voir mon quartier, mais un peu plus loin car il y a un barrage en bois, que dis-je ? Une barrière. Je descend et marche.
S.M