Je suis médecin âgé de 31 ans. Je travaille en qualité d’assistant dans une clinique privée située dans la zone de santé de la Gombe dans la ville de Kinshasa, spécialisée en gynécologie & Obstétricale.
En tant que médecin généraliste jouant le rôle d’assistant, j’exerce plusieurs activités médicales telles que :
- Les accouchements normaux (Eutociques) et certains accouchements dystociques (difficiles) qui demandent d’élargir la voie génitale par épisiotomie ;
- Les prises en charges des maladies telles que :
- Malaria
- Infection haute et basse
- Diabète sucré
- L’hypertension artérielle;
- Et les autres pathologies liées à la grossesse
- Les suivis des femmes pour désir de maternité;
- Les césariennes et autres opérations (myomectomie, hystérectomie, fibroctomie et kystéctomie).
Je vais vous expliquer comment j’ai été en contact avec une patiente de notre clinique ayant la COVID-19 sans que personne ne s’en rende compte.
Il s’agissait d’une patiente âgée de 26 ans qui était suivie pour un désir de maternité, plus un nodule du sein gauche qu’on devait objectiver. Elle présentait aussi d’autres symptômes tels que: la fièvre, maux de tête et écoulement nasal. Ces trois signes, qui sont ceux d’un état grippal fréquent à Kinshasa nous ont poussés, vu les contextes épidémiologiques du moment, à l’envoyer à l’INRB ( Institut National des Recherches Biomédicales) pour test diagnostic de COVID-19 dont le résultat est revenu positif.
Selon la recommandation des autorités compétentes, toutes personnes ayant été en contact avec cette malade, y compris nous les professionnels de santé, doivent être mises en quarantaine pendant 14 jours pour observation.
Une fois en possession de ce résultat, j’ai vite appelé les membres de ma famille vivant à Kinshasa afin de les tenir informés de cette situation. Ensuite, je leur ai demandé de s’abstenir de toute visite à la maison pour éviter tout risque de transmission de la Covid-19.
Lorsque je suis arrivé chez moi, je me suis enfermé dans ma chambre, car j’étais très inquiet pour mon bien-être ainsi que celui de ma famille. En effet, deux de mes professeurs à la faculté de médecine avaient contracté la Covid-19 et en sont morts. J’ai ainsi commencé mon confinement dans l’angoisse. Toutefois, j’avais en ma possession un thermomètre, un tensiomètre et un saturomètre en vue de surveiller mon état et certains produits pour la prévention; car, je savais que les symptômes de la Covid-19 peuvent se manifester n’importe quand. Pendant les 14 jours de confinement, je n’ai mangé que des gâteaux avec du thé chaud et des sardines.
La période de mon confinement a connu une fin heureuse, car je n’ai pas eu de symptômes de la COVID-19 (fièvre, maux de tête, toux, difficulté respiratoire) qui auraient nécessité un test diagnostic et un traitement en cas de test positif.
En conclusion, il faut retenir que les professionnels de la santé en contact professionnel constant avec une multiplicité des personnes malades sont à risque pour les maladies transmissibles via les gouttelettes suspendues dans l’air, dont la COVID-19. Cette pandémie existe, malgré la dénégation de certains Congolais; en effet, elle a causé des morts et nous devons continuer à respecter les mesures décrétées par les autorités sanitaires notamment : les mesure dites barrières (port des masques, lavage des mains au savon, éternuer sous le coude, causer à une distance d’un mètre).
Dr. KAMBELANGWA KAMADA Vincent