Cher Ami Oscar, j’ai été alerté par mon entourage immédiat au sujet de votre lettre relative à ma tenue vestimentaire qui scandaliserai notre société.
Je vous remercie non seulement pour cette interprétation, mais aussi pour votre courtoisie, faisant preuve d’une bonne éducation reçue de vos parents que je félicite en passant.
Au-delà de ces éloges et sans intention aucune de relancer la polémique philippique, je voudrais apporter des précisions infra :
- Primo : sur le plan scientifique l’accoutrement obéit aux conditions climatiques, raciales et culturelles. C’est dire que si les occidentaux s’habillent en noir, c’est notamment par le fait que la couleur noire recèle la chaleur, et elle est en syntonie avec leur peau. S’obstiner à imposer cette couleur aux Africains mutile les réalités climatiques, relève d’un mimétisme tragique et de l’impérialisme culturel.
- Secundo, en RDC, aucun texte juridique n’impose des couleurs d’habits aux autorités (état de droit).
- Tertio, remontant dans ma mémoire, je me souviens que dans ma modeste carrière au sein des organisations internationales (BM, FMI, OMC..), cet accoutrement a toujours été réclamé, et a fait beaucoup d’émules.
Quarto, dans ma pauvreté, j’ai eu la petite chance de faire le tour du monde, et j’ai constaté qu’au Japon certains conseils des ministres prennent les allures d’une fête de mariage ; entre temps, le Japon prête l’argent aux États-Unis.
En Afrique de l’Ouest, les autorités portent les boubous des couleurs, et leurs pays avancent mieux que la RDC. Kadhafi était toujours en mufti couleurs, il est de notoriété que c’est le meilleur dirigeant africain. En Indonésie, la tenue officielle, c’est des chemises multicolores ; cependant, ils fabriquent des avions localement. Le temps et l’espace me manquent pour parler de la Corée du Sud, du Swaziland….
J’ai pris part à une conférence économique mondiale avec le président ougandais qui était en sandales avec pantalon de couleur vive sans choquer personne. Cependant, les villages ougandais ont des routes asphaltées.
Quinto, en bout de course, vous pouvez noter que le pasteur Godé Mpoy ne viole aucun texte juridique et éthique par son accoutrement. Je suis dans une certaine mesure un homme réglé dans mes actes, mais incompris par ceux qui pensent que ce qu’ils ne connaissent pas n’existe pas. Respectueusement,
Pasteur Godé MPOYI