J’ai fait un constat à Kinshasa qui me choque et m’attriste.
1. Tu prends un mototaximan :
– Quelqu’un qui a des cheveux crépus, malpropre, insolent, avec une musique fracassant les tympans, roulant à tombeau ouvert et sur tout le parcours, tu ne lui fais aucune observation.
Or, le fabricateur de la moto n’a pas prévu un dispositif de musique. Parce qu’à deux-roues, la moto exige beaucoup d’attention et de concentration.

Mais tu le laisses te conduire dans ces conditions. Comment quelqu’un qui ne respecte pas son boulot, son bureau, va-t-il te respecter ?
Tu vas réaliser seulement sa folie quand il t’a projeté à terre, s’essuyant et remontant vite sur sa moto pour t’abandonner sur la chaussée en face des curieux qui viennent te vider même les poches et sacs.
Qui est inconscient ? Toi ou ce fou de mototaximan ?
2. Tu prends place à bord d’un bus, hiace ou 207 :
Le chauffeur et son receveur sont insolents, fument à bord du véhicule, sans respect pour les passagers, le receveur utilise ses mains comme clignotant pour signaler les autres véhicules, lorsque le chauffeur veut garer ou virer, le bus est à tombeau ouvert, tu le laisses te conduire sans aucune observation. Ils dépassent d’autres véhicules en désordre, brûlent le feu-rouge…
Comme des brebis que l’on traîne à l’abattoir, on t’amène jusques dans un accident où tu perds tout ou encore, tu peux y laisser ta vie.
Qui est inconscient ?
Toi ou ce chauffeur de bus ?
3. Tu prends un taxi :
le chauffeur arrête comme il veut, freine comme il veut, vire et dépasse d’autres véhicules comme il veut et voici tu es bouche bée et tu ne vas attendre que quand il va sauter sur les séparateurs ou te jeter dans le fleuve pour réaliser qu’il ne conduisait pas bien.
Toi-même, tu l’encourages même à trouver des trous par où passer dans les embouteillages…
Qui est inconscient ?
Mon apostrophe
Très chers compatriotes, on ne vit qu’une fois dans cette chair qui est poussière et qui va rentrer à la poussière.
Veillez sur vos corps qui sont les temples du Saint-Esprit et prenez soin de vous toutes les fois que vous prenez place à bord d’un moyen de transport.
Il m’arrive de prendre aussi la moto.
Mais c’est moi qui exige, et la vitesse, et la manière de conduire.
Tout simplement parce que je veille sur moi.
De même, quand je suis dans un bus et que je constate pareils comportements dans le chef d’un conducteur, je l’arrête, je lui paie sa course et je préfère faire les pieds que d’être conduit vers la mort par un inconscient.
Dans beaucoup d’accidents à Kinshasa ou ailleurs, les passagers sont aussi responsables …
Je vois même certaines filles qui demandent à leurs conducteurs d’aller trop vite, »dusolant(de Kudusola) entre les véhicules au point de provoquer de graves accidents.
J’en ai déjà transporté plusieurs. Et une autre chose qui me démotive, c’est lorsque tu arrives avec ces filles à l’hôpital pour les premiers soins, on pense que c’est toi qui les as cognées. On te demande des renseignements. Avec des policiers véreux, ta bonté se transforme en cauchemar.
Je venais d’en croiser une que j’ai laissée dans un centre médical dans la commune de Kinshasa, en train de s’exercer parce qu’elle avait pratiquement été fracturée à la jambe gauche. La moto qui la transportait avec sa sœur, était à vive allure lorsqu’elle a heurté contre le portail d’une jeep ouverte brutalement et deux motos qui étaient de suite sont montées successivement sur elles. Et c’était déplorable. Les deux mototaximens seront aidés par leurs collègues qui vont abandonner leurs clients sur la chaussée.
Je suis choqué et triste.
Joël Cadet.