À 62 ans, cet ancien seigneur de guerre congolais soupçonné par les Nations-Unies de massacres de civils – mais aussi de viols, de torture, de cannibalisme et de pillages –, a été arrêté en pleine rue à Paris le 29 décembre 2020 par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH).
À l’issue d’une garde à vue de quatre-vingt-seize heures, en partie passée dans une chambre sécurisée de l’Hôtel-dieu en raison d’un état de santé précaire, Mr. Lumbala a été mis en examen samedi 2 janvier pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de crimes de guerre » et « complicité de crimes de guerre ».
Les faits reprochés à l’ancien chef de guerre se sont déroulés entre 2000 et 2003 dans les provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé, dans le nord-est de la RDC. À l’époque, Roger Lumbala est à la tête du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N), un mouvement rebelle soutenu par l’Ouganda voisin.
La deuxième guerre du Congo (1998-2003), un conflit régional meurtrier, fait rage. Le rebelle, qui règne par la terreur sur une région reculée et difficile d’accès, profite du conflit pour orchestrer l’exploitation des minerais (or et diamants notamment) et les tueries de civils, le braconnage d’éléphants, selon plusieurs témoins congolais et étrangers.
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