À l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, célébrée chaque 10 décembre, la coordination des étudiants de l’UPN, en partenariat avec le Centre Carter, a organisé ce mardi 10 décembre une journée d’échanges et de réflexion au sein de cette Alma Mater.
Cette journée d’échange et de réflexion, ayant pour thème : « Respect des droits humains, pilier important pour un avenir meilleur et une société sans violence« , a été animée par deux membres de l’ONG internationale The Carter Center, à savoir Marie Joséphine Tshiayikolo, chargée de programme de la Maison des droits de l’homme, et Isaac Katumbayi.
Dans sa prise de parole, Isaac Katumbayi, membre du Centre Carter, a axé son allocution sur les violences faites aux genres, plus particulièrement aux femmes, afin de montrer la situation de la violence basée sur le genre en République Démocratique du Congo.
« Aujourd’hui, c’est la journée internationale des droits de l’homme, mais en même temps, c’est le dernier jour d’activisme contre la violence basée sur le genre. C’est pour cette raison que j’ai développé cette thématique, afin de montrer la situation de la violence basée sur le genre qui est préoccupante dans notre pays, » explique-t-il.
Il a révélé que les statistiques de violence faite aux femmes et aux filles atteignent 89 %, contre 11 % pour les hommes et les garçons.
« Les statistiques sont insuffisantes parce qu’elles sont sous-estimées. La plupart des données enregistrées proviennent des structures de prise en charge de la violence basée sur le genre, » nous fait savoir Isaac Katumbayi.
Et d’ajouter : « Il y a beaucoup de victimes de violence sexuelle et de violence basée sur le genre qui ne déclarent pas les faits, par peur des représailles de leur bourreau, par peur de la stigmatisation au sein de la communauté et aussi à cause de l’insuffisance des structures d’accompagnement. Elles se disent que même si elles déclarent, elles n’auront pas gain de cause, » déplore-t-il.
Selon lui, la lutte contre les violences faites aux femmes doit se faire de manière ordonnée, c’est-à-dire qu’il faut mobiliser davantage de ressources matérielles, financières et humaines pour obtenir une réponse favorable.
S’adressant à la presse, Isaac Katumbayi a lancé un message fort sur l’autonomisation de la femme afin qu’elle puisse s’auto-prendre en charge, et a également insisté sur le travail à accomplir dans les communautés, qui, aujourd’hui, défendent des anti-valeurs vis-à-vis des femmes, valeurs qu’il faut cultiver dans la société.
« Pour conscientiser nos communautés, le fait de déconsidérer et de dévaloriser la femme est souvent considéré comme une valeur. Il faut donc travailler sur la mentalité des membres de la communauté pour qu’ils changent leur façon d’agir envers les femmes, » suggère -t-il.
Prenant la parole à son tour, Marie Joséphine Tshiayikolo a insisté sur les principes des droits humains universels, qui sont aujourd’hui ignorés par la population congolaise.
« Nous sommes dans un contexte où l’ensemble du monde ignore les principes des droits humains suivants : le principe d’égalité, d’universalité, et le principe de la dignité humaine. C’est le socle même des droits humains. La non-discrimination et l’interdépendance ne sont pas liées, » a-t-elle déclaré.
Il est à noter que cet événement s’inscrit dans l’optique de promouvoir le respect des droits de l’homme et de lutter contre les violences basées sur le genre sur toute l’étendue de la RDC.
Gloire Kabongo