De son exil à Dakar, un policier congolais commis à la vidéo-surveillance prétend avoir suivi l’exécution de Chebeya dans la pénombre du parking de l’Inspection de la Police… Et se dit prêt à venir témoigner dans un nouveau procès à Kinshasa, pour peu qu’il bénéficie d’une protection rapprochée.
Deux autres policiers, eux aussi en exil, viennent de reconnaître, sur RFI, avoir pris part à cet assassinat, et en décrivent le mode opératoire avec une précision chirurgicale, tout en citant noms et lieux liés de près ou de loin à cette ténébreuse et terrifiante affaire… Et ça donne froid dans le dos! Hollywood n’aurait pas fait mieux…
Plusieurs fois cité comme celui qui, par une prise d’arts martiaux, avait asphyxié Chebeya au point de lui ôter la vie, un autre policier a été arrêté, en septembre dernier, à Lubumbashi, et transféré à Kinshasa…
Un peu à la manière de Pierre Bellemare dans «Enquêtes impossibles», le réalisateur belge, Thierry Michel, en s’inspirant principalement de ce qu’on a appelé autrefois le procès Chebeya, avait déjà conclu, à travers le titre de son film documentaire, à «un crime d’État»! En effet, des policiers payés par le contribuable congolais ont sans état d’âme exécuté un activiste des droits de l’homme et son chauffeur, donc deux citoyens, sur instruction de leur hiérarchie, dans les installations de la police même! Circonstances particulièrement aggravantes… Du coup, on n’est plus dans le fait divers! C’est une grande affaire d’État de notre temps…
Avec les nouvelles révélations des deux derniers policiers, et la possession, à travers l’arrestation du fugitif de Lubumbashi, d’une importante pièce qui manquait au puzzle, les enfants, les épouses de deux victimes attendent à présent de voir ce qui va se passer… L’opinion publique… et le monde entier aussi.
D.M